CONFESSION D’UN MAGICIEN FOU : ACTE 5

Les confessions sont de courtes histoires sorties de mon imagination ! Je les invente dés que l'envie s'en fait sentir et espère vous distraire avec ! Bonne lecture !

Les truffes au chocolat !

Truffes au chocolat magique !
Truffes au chocolat magique

" Mon journal, voilà bien longtemps que je ne t'ai sollicité mais j'avais à faire, et pour te dire la vérité vraie, pas celle de nos élus, je dois confier ne pas avoir eu d'autres choix que de te laisser au fond du tiroir de ma table de chevet, pendant que j’étais moi-même au fond du trou.

Tout à basculé un soir après avoir vu une émission sur la pâtisserie, pas n'importe laquelle, sur la confection de truffes au chocolat. J'ai soudainement eu un flash, je me suis rappelé que dans ma tendre jeunesse, où ma coupe de cheveux reflétait mon ignorance en matière de look, et mes mèches colorées, mon déterminisme à être soit à l'avant-garde d'une mode inconnue soit un plouc, j’eus été également pâtissier et chocolatier en titre, oui messieurs dames.

 

Non de bleu, mon sang n'a fait qu'un tour et, tel un savant fou bondissant hors de sa baignoire parce que son cul rasait une eau trop froide, risquant par la même un rhume des roustons et hurlant un charabia de soulagement, je bondis de ma reposante directement dans mes charentaises, sauta au dessus des jambes tendues de mémère, qui dans le même temps tentait de résoudre ses mots croisés avec ses rondelles de concombre devant les mirettes, et pris ensuite un virage à la corde dans mon couloir direction la cuisine.

 

J’étais devenu fou, je piaffais d'impatience, il me fallait des truffes au chocolat sans quoi cette journée n'aurait eu de raison d'exister. J'entrepris la délicate mission d'en confectionner. Je fis une ganache « chocolat noir, orange, Grand-Marnier », coucha celle-ci à la poche à douille unie sur des plaques à pâtisserie, et mis tout ceci à bloquer au grand froid. Pendant ce temps là j'avais placé 10 kilos de chocolat de couverture à fondre au bain-marie, pour l'enrobage de mes bonbecs, que j'allais m’empresser de tempérer.

Je t’épargne les détails du tempérage pour te parler de la suite. Je sortis 2 kilos de chocolat en poudre que je mis dans un saladier, pour rouler mes futures truffes dedans quand j'entendis soudain le chocolat au bain-marie faire des bulles, puis bouillir…et l'eau du bain-marie sauter dans le-dit chocolat fusillant mon enrobage à jamais et me rendant complètement hystérique par la même occasion.

 

Cacao magique voyageur !
Cacao magique voyageur !

Anéantis par le spectacle de mon chocolat mourant sous mes yeux mon cerveau se mis à avoir une drôle d'idée, disons même à disjoncter. Dans le couloir juste devant moi se trouva un tube pvc de 40 que j'entrepris la rage aidant, de me fourrer dans le pif à une extrémité, la deuxième plongeant dans le récipient de poudre de cacao. Je pris une inspiration qui envoya les deux kilos de cacao directement dans mes poumons et je peux te dire que le Van-Houten c'est de la bonne.

 

Ensuite black-out total.

Ne restait plus que la sensation à peine perceptible du carrelage froid de la cuisine sur ma joue. Comme dans les films je vis une légère lueur dans l'obscurité et, plus je m'approchais de celle-ci, plus la source se faisait lumineuse, plus j'entendais distinctement des ricanements. Une fois arrivé je ne sais où, tu me crois si je te dis qu'ils étaient tous là, même l'autre avec sa croix le Franc-Mitou. Ils rigolaient à s'en décrocher la mâchoire et il ne me fallu pas longtemps pour comprendre qu'ils se foutaient royalement de ma gueule et, pire encore, de ma propre mort.

 

tube PVC
tube pvc

Tout autour de moi, des écrans géants flottant dans une immensité blanche, retransmettaient en boucle le passage où je saisis avec fureur le tube en pvc jusqu'au moment fatal où la poudre de cacao entama un voyage en aller simple dans mon corps, et où mes yeux se sont croisés une dernière fois, tombant en arrière durant la syncope, ma tête ricochant sur l’évier en marbre, re-balançant mon corps frêle en avant me heurtant le front dans le tiroir devant moi pour me re-catapulter la nuque, dans l’évier derrière moi cela 4 ou 5 fois de suite avant de finir à terre… définitivement, la langue pendante.

 

Suivra une longue délibération de ces guignols affublés d'auréole pour certains, d'ailes dans le dos pour d'autres. Finalement, ils me dirent qu'ils étaient d'accord unanimement avec le fait qu'ils n'avaient jamais vu mort aussi stupide, et décidèrent de me renvoyer d’où je venais au seul motif que je leurs fournirai potentiellement une autre occasion de se fendre la poire, si je restais vivant, en exécutant dans un futur proche, je cite : « une nouvelle cornichonnerie » .

 

Suivra un coma de 2 mois, expliquant mon absence.

Paparazzi devant ma chambre !
Paparazzi devant ma chambre !

Quand j’ouvris enfin un œil, péniblement, il y avait tout autour de moi des blouses blanches. Il ne portaient pas de masque, mais en lieu et place, avaient leur main droite sur la bouche et leurs épaules faisaient de petites secousses de bas en haut. J’étais belle et bien revenu à la vie dans un premier temps, puis devenu la risée du personnel hospitalier dans un deuxième temps très proche du premier, et je devais me rendre à l’évidence que mon aventure malheureuse n’était pas restée cloisonné entre les murs de cet hosto à en juger par la pile de coupure de journaux découpés relatant mon histoire, empilé, sur la table de nuit qui bordait mon pucier et par la meute de journalistes qui, du parking, pointaient leurs appareils photos en direction de ma piaule espérant sans doute obtenir ma bobinasse pour garnir la rubrique faits divers.

Le pire dans cette histoire c'est que je déteste par dessus tout les truffes au « chocolat noir, orange, Grand-Marnier » et que je n'ai jamais eu de chocolat dans mes placards et encore moi de cacao en poudre… "

Les confessions ?

Au départ ce sont des acecdotes de ma vie de magicien que j'ai rangées dans un coin de ma mémoire. Ces souvenirs que je souhaite vous faire partager, passent par mon imagination pour donner ces histoires abracadabrantesques, qui je l'espère, vous plairont !
Aurélien Martin